LE BILLET DU LUNDI
PAS DE FIERTÉ SANS FIERTÉ
Qu’est-ce que la fierté ? Sans aucun doute l’un des mots les plus complexes à appréhender de notre belle langue française. Un de ces mots qui peut revêtir plusieurs connotations, positives ou négatives, selon la manière et le contexte dans lesquels nous l’employons. Il a d’ailleurs à lui tout seul deux définitions dans le dictionnaire.
La première, « attitude arrogante », désigne la partie sombre de ce terme, celle finalement d’une fierté mal placée. La seconde, « sentiment élevé de la dignité, de l’honneur » concerne le côté noble de ce mot, celui que nous recherchons tous à ressentir, mais celui aussi qui ne s’invente pas, qui ne tombe pas du ciel, celui qui se mérite. Pas de fierté sans effort. Pas de fierté sans courage. Pas de fierté sans dépassement de soi. Et paradoxalement, pas de fierté sans fierté.
Deux jours et trois nuits après la désillusion du résultat obtenu face à Boulogne Billancourt. Deux jours et trois nuits à essayer de comprendre comment notre équipe, malgré des prestations plus qu’honorables, peut se trouver aujourd’hui à 10 longueurs d’un leader qui écrase tout sur son passage, alors même qu’il ne nous est pas intrinsèquement supérieur, loin s’en faut. Deux jours et trois nuits à se demander sous quel angle ce billet hebdomadaire va-t-il bien pouvoir être rédigé, tant la déception est grande et les espoirs désormais très minces.
Et la lumière est finalement venue de nos Diablesses, comme très souvent ces derniers temps. Nos Diablesses qui en toute humilité, multiplient chaque week-end les performances, les bons résultats, voire les exploits, comme ce fût le cas il y a 10 jours avec une qualification historique et magnifique pour les 1/8ème de finale de la Coupe de France sur la pelouse des Girondines de Bordeaux.
Nos Diablesses qui d’années en années progressent dans la deuxième division nationale, au point aujourd’hui d’être les dauphines d’un leader Rémois aux moyens bien supérieurs, et pourtant accroché à Marville en championnat.
Oui, c’est bien de nos équipes féminines, car il faut y ajouter nos U19 qui elles aussi brillent dans leur championnat, qu’est venue la lumière, et ce mot qui s’est imposé de lui-même dans son ambigüité : la fierté.
Nous sommes fiers de nos couleurs, a fortiori lorsqu’elles sont portées au firmament comme c’est le cas par nos joueuses actuellement. Elles qui vont enfin être sur le devant de la scène le 27 janvier prochain à Saint Malo, pour un match à ne surtout pas manquer face au Paris FC en Coupe de France. Un Paris FC fort de deux internationales A de l’Equipe de France, à quelques mois de la Coupe du Monde féminine. Les Diablesses méritent un stade plein à craquer, nous comptons sur vous.
Et si finalement, cette fierté, synonyme d’honneur et de dignité, dont nous emplissent nos joueuses depuis très longtemps, n’était finalement pas le seul ingrédient qui manque à leurs homologues masculins, pour eux aussi jouer les premiers rôles ? Cette volonté farouche de s’imposer, de se dépasser, et de ne pas se contenter d’un partage des points lorsque la victoire est à notre portée, comme c’est souvent le cas.
La fierté peut être caractérisée par une troisième définition, qui n’apparaît pas dans les dictionnaires, et qui s’apparente à l’amour-propre. Le football proposé par nos Diables Noirs ces dernières semaines est à la hauteur de nos attentes, mais il lui manque ce petit ingrédient supplémentaire pour transformer la domination en succès. Soyez fiers messieurs. Rendez-nous fiers aussi. Pas de fierté sans fierté.