ENTRETIEN AVEC ROLAND JAMELOT AVANT #USSMRCL

USM02023 (2)
21/03/2025

Roland, lors de notre dernier entretien, avant le début de saison, tu exprimais ta joie de débuter ce nouveau championnat de Seconde Ligue, tout en souhaitant que l’US Saint Malo puisse lutter au mieux face à l’armada des clubs professionnels. Six mois plus tard, quel est ton sentiment ?

On avait l’excitation, mais on était rempli d’inconnu. L’inconnu est levé et il a fait place à du plaisir. Quand on passe d’une saison où l’objectif est le maintien, à une saison où il est sensiblement acquis en mars, le reste, c’est du bonus.
On est dans une saison ou on arrive à exprimer nos valeurs, à exister plus que ce qu’on était censé le faire. A partir de là, tu as beaucoup de plaisir qui en découle. On aborde cette fin de saison avec un sentiment d’accomplissement, et où on peut aller chercher un bonus avec une bonne place.

Il reste 7 rencontres à jouer pour ton équipe avant la fin de saison, et elle compte 14 points d’avance sur la dernière place, synonyme de relégation. Considères-tu que le maintien soit acquis ?

Ce sera difficile pour les équipes en dessous de combler ce matelas d’avance. Il faudrait qu’elles fassent mieux sur un tiers de la saison, que sur les 2 premiers tiers. Pour des équipes de bas de classement c’est difficile. Je considère que le palier est atteint.
Comptablement, il reste à finir le travail, mais j’ai basculé dans un objectif d’aller chercher la meilleure place possible, la cerise sur le gâteau et se tourner vers quelque chose de plus ambitieux et de plus gratifiant pour les filles que jouer le maintien. On a basculé sur de nouveaux objectifs, mais sans pression, puisque l’objectif initial était le maintien.

Quelles sont tes principales satisfactions de cette première moitié de saison ? En quoi ton équipe a-t-elle évolué depuis les premières rencontres ?

Je pense que la satisfaction c’est de voir un potentiel à la base, de penser être avoir une équipe qui peut lutter, avec beaucoup d’inconnu, et de voir que cette équipe a beaucoup évolué, notamment dans le fait de pouvoir se libérer offensivement. De voir aussi que les aspects défensifs, ne sont plus seulement défensifs, on a évolué : en dehors de Marseille, où on a raté notre match sur ces aspects, défensivement, on devient des acteurs de la rencontre.
Une statistique pour l’illustrer : habituellement, on était à 5 à 10 récupérations dans le camp adverse, et là on est autour de 20 à 25. Ce n’est pas acquis, mais on est capable de faire évoluer notre jeu.
Autre point de satisfaction, savoir pouvoir compter sur un groupe entier : on a pas mal d’absences, entre 5 et 7 depuis le début de 2025, et pas des moindres, et on arrive quand même à faire des performances contre des équipes du top 5. Ça veut dire que tout le groupe est homogène et mobilisé surtout. Elles ont toutes montré qu’elles ne lâchaient rien. Toutes les composantes du club sont mobilisées. Sur l’aspect humain comme sur l’aspect statistique, on a beaucoup évolué, c’est très satisfaisant.

A l’inverse, quels sont selon toi les axes d’amélioration ?

Je pense qu’on peut améliorer ce qui concerne les aspects structurels : parfois il y a beaucoup de monde à utiliser le complexe de Marville, surtout l’après- midi. On peut gagner en confort, soit en agrandissant les structures, soit en donnant plus de place à l’US Saint Malo, surtout quand on veut jouer le haut du panier dans nos divisions. On fait quand même, partie des 24 meilleures équipes françaises, il faut que la collectivité prenne plus en considération ces équipes et leur donne la visibilité qu’elles méritent.
Il faudrait essayer aussi de développer le côté formation pour essayer de se rapprocher de profils qui sortent du club, comme Marianne Fixot. Mais je sais que c’est très difficile. La concurrence est féroce, notamment avec l’arrivée du Stade Rennais par exemple. Nos éducateurs sont mobilisés et c’est top, mais on peut encore s’améliorer. Pour l’équipe, essayer de professionnaliser encore plus. On est sur un niveau où nos adversaires sont à temps plein pour la plupart. Très peu ne font pas que du football.
A l’USSM, on souhaite lier au football le côté humain, parce que les filles ne vivront pas que du foot sur le long terme, elles doivent penser à l’après. Si on pouvait progresser dans l’équilibre, se rapprocher des conditions pros, tout en gardant la volonté d’accompagner leur après carrière. On peut peut-être encore progresser un peu dans ce domaine, même si ce qu’on construit est déjà très très bien. On est sur la bonne voie.

La prochaine rencontre des Diablesses se déroulera à Marville le 23 mars face au leader lensois ? Où situes-tu les enjeux de cette rencontre ?

Déjà, tu reçois le leader, donc c’est un match particulier. Comme on a déjà atteint l’objectif, on n’a pas de pression négative. On va aborder le match de la meilleure manière sur le plan mental car on a rien à perdre, tout à gagner, et ce petit goût d’aller chercher quelque chose contre une équipe qui n’a perdu qu’un match et qu’on a embêté à l’aller, c’est un beau défi pour le club.
La tâche sera compliquée car c’est la meilleure équipe, elle a gagné ses deux confrontations contre le deuxième. Si le résultat est positif, ce sera un bel exploit.

On imagine que tu espères un fort engouement des supporters malouins pour cette affiche ?

On n’a pas souvent beaucoup de supporters, mais si on pouvait avoir un soutien comme Lens peut l’avoir dans le Nord, ce serait génial. L’horaire de 13h le dimanche n’est pas idéal, mais sur un match contre le leader, sur une journée, les supporters pourraient nous apporter un plus.