LE BILLET DU LUNDI
ABRACADABRA
Le football est magique. Une magie orchestrée à la fois par le sorcier qui occupe le banc de touche et par ses onze adeptes sur la pelouse. Comment expliquer autrement ce que nous avons vécu samedi soir lors de la rencontre face à Nantes, ou ce que nous avions vécu il y a quelques mois face au Stade Briochin ?
Dominés, acculés, pressés, maladroits techniquement, peu présents dans les duels pendant 30 minutes, les Diables Noirs se sont faits bousculer comme rarement par les jeunes pousses nantaises pleines de culot et d’entrain. Une supériorité ligérienne rapidement et logiquement concrétisée par un but, lui-même amené par une action magnifique.
Et puis, alors que beaucoup d’entre nous craignaient une soirée difficile, la tendance s’est peu à peu inversée. Dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps tout d’abord, où on a vu les Diables Noirs investir la moitié de terrain nantaise à leur tour et arracher dans le temps additionnel une égalisation presque inespérée 15 minutes plus tôt, grâce à un nouveau coup de patte de Melvyn Vieira, dont le pied gauche possède lui aussi une part de magie.
Dans la seconde mi-temps ensuite, où nos joueurs, galvanisés (ou ensorcelés) par le discours de leur coach à la pause, sont revenus transformés sur la pelouse. Conquérants, plus justes techniquement, ils ont fait reculer leur adversaire, jusqu’à le faire plier une deuxième fois. Les canaris n’avaient pas perdu leur football, ils avaient juste une équipe transformée en face d’eux.
A l’issue de cette très belle rencontre, et à la vue des autres résultats de la soirée, un commentaire revenait systématiquement dans la bouche des supporters : « Dans ce groupe, tout le monde peut battre tout le monde ». C’est indéniable, et chaque journée le prouve un peu plus, de même que ce classement incroyablement serré, et dominé par nos Diables Noirs.
Contrairement aux saisons précédentes, aucune équipe, ou groupe d’équipes, ne se détache au point de faire figure de favori comme ce fût le cas avec Le Mans ou Concarneau par exemple.
Il n’en demeure pas moins que nous sommes en tête, et qu’une réflexion ne cesse de me hanter depuis samedi soir : si tout le monde peut battre tout le monde, ne sommes-nous alors pas en mesure également de battre tout le monde ? Probablement que si. Ce n’est pas de la présomption que de constater après 7 journées qu’aucune équipe n’est intrinsèquement supérieure à la notre.
Toutefois nos trois récente défaites, et cette première demi-heure face à Nantes, sont également là pour nous rappeler que lorsque nous ne mettons pas les ingrédients nécessaires, lorsque le doute nous fait reculer et rater la moindre passe ou le moindre contrôle, nous ne sommes supérieurs à aucun de nos adversaires.
C’est pourquoi au-delà de toute considération technique ou tactique, les hommes de Pierre-Yves David doivent prendre conscience de la possibilité qui s’offre à eux cette saison. La lutte sera à n’en pas douter acharnée, serrée, et tous nos adversaires ont probablement déjà la même idée en tête, mais il y a « un coup à jouer ».
Si nous avons 11 guerriers qui entrent sur la pelouse chaque week-end, avec la certitude qu’ils peuvent s’imposer, avec cet objectif de conserver coûte que coûte la tête du classement, en y ajoutant respect des consignes, application technique et engagement sans faille, alors tout est possible.
Il faut y croire et tout donner, et qui sait si cette saison 2018/2019 ne sera pas tout entière empreinte de magie…