LE BILLET DU LUNDI

Quel drôle de match. On ne saurait dire ce qui prédominait à l’issue du choc entre Granville et l’US Saint Malo samedi soir, entre le soulagement d’être revenu à hauteur des Normands après avoir accusé deux longueurs de retard à 10 minutes du terme, ou la frustration de ne pas avoir emporter la mise dans une rencontre maîtrisée quasiment de bout en bout.

Il faut retenir les motifs de satisfaction, car ils sont nombreux. En premier lieu, une fois de plus, et ça devient une habitude, nos Diables Noirs n’ont rien lâché là où d’autres se seraient avoués vaincus. Mieux, après cette égalisation, ils ont montré une volonté inébranlable d’aller chercher une victoire qui aurait été méritée, et il s’en est fallu de 3 ou 4 centimètres pour que la dernière frappe de Sébastien Persico ne fasse trembler les filets plutôt que le poteau dans les derniers instants du match.

Au-delà de cette force de caractère de bon aloi, il faut également retenir la très bonne prestation d’ensemble des joueurs de Pierre-Yves David, et la maîtrise affichée pendant la majeure partie de la rencontre. La deuxième mi-temps s’est déroulée quasiment exclusivement dans la moitié de terrain de Granville, réduit à se contenter de contres, certes dangereux, face à une US Saint Malo en mode rouleau compresseur très agréable à voir, a fortiori face à une formation destinée à lutter elle aussi en haut de tableau. Nos voisins Normands ne seront certainement pas rassurés à l’heure de venir affronter cette équipe sur sa pelouse au match retour.

Certes, d’un point de vue purement comptable, pour la première fois cette saison, nous avons vu au terme de cette journée deux leaders prendre très légèrement le large. Nous avons vu surtout, la cohésion d’un groupe. Les entrées en jeu d’Yven Moyo, Alexandre Even, et Mehdi Feqrache ont fait basculer la rencontre samedi. Le premier, buteur, sur une offrande de Brice Boutantin, le second, passeur pour le troisième pour l’obtention d’un pénalty absolument justifié.

Un coaching gagnant qui n’a rien de symbolique. Pour atteindre les objectifs qui sont les nôtres, 11 joueurs ne suffisent pas. Nos dirigeants l’ont bien compris, en étoffant cette équipe numériquement et qualitativement. Chacun de ces joueurs est un titulaire potentiel, et c’est à notre coach d’orchestrer ces talents, de faire les meilleurs choix pour emmener ce groupe le plus haut possible.

Samedi soir, les onze titulaires ont livré une excellente et encourageante copie au Stade Louis Dior de Granville, mais ce qui a aussi frappé les esprits, c’est que les entrées de nos trois remplaçants sont passées inaperçues dans notre prestation globale. Individuellement, ces nouveaux entrants ont apporté leur talent, leur volonté et leur fraîcheur, et ont forcé la décision, mais collectivement, le groupe malouin est resté sur la même symphonie, en répétant les mêmes gammes que les trois joueurs qui ont pris leur place sur le banc.

Quelque part entre la reprise de l’entraînement le 4 juillet et cette 12^ème journée dans le froid automnal de Granville, un groupe est né. Un ensemble de joueurs, du capitaine Thomas Lahaye aux jeunes Pierre Jalkh ou Thibault Hamel tous tournés vers un objectif commun, qui doit primer sur toutes les considérations individuelles. Un ensemble de joueurs qui travaille chaque jour sous la houlette de son staff, pour que cette machine fonctionne au mieux quels que soient les rouages mis en place par leur technicien au moment de la lancer sur la pelouse.

Les échéances qui se profilent pour cette fin d’année 2018 sont des plus importantes, à commencer par la réception du leader bastiais ce samedi, puis par le déplacement à Concarneau la semaine suivante. A nos joueurs de faire en sorte que la belle mécanique qui a pris forme face à Lorient et à Granville poursuive sur sa lancée. A vous supporters d’apporter l’huile qui l’aidera à ne pas s’enrayer.

Quelque chose est en train de naître, il faut désormais le faire grandir…