GWEN CORBIN : LE BILAN À LA MI-SAISON
Nous sommes actuellement 6ème au classement avec 19 points. Comment tu évalues les performances de l’équipe jusqu’à maintenant ?
Le fait d'avoir aussi bien démarré donne forcément une impression de moins bien. On est un peu déçu car on est tellement bien parti que l’on a l'impression d'être moins performant. Mais en même temps, on est à peu près dans la même lignée que la saison dernière.
Au bout de 15 journées, on était à 21 points. Au bout de 13, on est à 19 points. Il nous reste deux matchs. En en gagnant un, on fera mieux que la saison dernière. L'impression que l’on a globalement, c'est le fait de sous-performer à domicile. C'est le point négatif de de début de saison.
En comparaison avec la saison précédente, où l’US Saint-Malo était particulièrement solide à domicile, cette saison l’équipe semble plus en difficulté à domicile, est ce que c’est quelque chose qui peut s’expliquer ?
Sincèrement, j'ai un peu de mal à l'expliquer. Il y a forcément des raisons. J'ai envie de dire qu'à domicile, souvent à la mi-temps, on est très bien classé. C'est sur la deuxième partie du match que l’on a plus de difficultés à maintenir cela dans le match. Et ce n'est pas forcément sur les fins de match, c'est plutôt sur les débuts de deuxième mi-temps que l’on est moins performant. Et souvent, ça nous coûte la victoire, donc il faut qu'on arrive à améliorer ça.
À domicile, on a souvent mené 1-0, mais on a rarement su breaker, nous n’étions pas à l'abri d'un retour adverse sur notre temps de moins bien qui est de la 45e à la 70e environ. On l’a beaucoup analysé, il faut que l’on arrive à trouver des solutions. Actuellement, c'est peut-être rester un peu plus concentré sur le début de la deuxième mi-temps, c'est peut-être à la mi-temps redéfinir le plan de jeu que l’on a prévu. Souvent, à la mi-temps, on est performant donc il faut qu'on arrive à faire perdurer ça.
Je pense que ce serait important d'arriver à breaker, d’arriver à être mieux équilibré, cela veut dire qu'on a un déficit d'équilibre à un moment donné dans le match. Alors que ce n'est pas le cas tout le match. Mais à domicile, ce qui est clair, c'est que sur la deuxième mi-temps, on perd à un moment donné l'équilibre parce que nous sommes que à 1-0. Et souvent, ce manque d'équilibre nous fait mal.
En gagnant en maturité, en concentration peut-être qu'on arrivera à basculer sur des moments clés.
Et à l’inverse nous sommes plutôt bon voyageur
À l'extérieur, on a ce côté plus pragmatique, on attaque beaucoup plus rapidement la profondeur au travers de nos attaquants et de nos pistons ce qui fait qu'à l'intérieur du jeu, sur nos trois milieux on s'ouvrent un peu moins, on est mieux équilibré.
À domicile, on veut sûrement être un peu plus élégant, un peu plus beau, ce que l’on n'arrive pas forcément à faire en plus, on s'ouvre plus sur nos milieux et l'équilibre de l’équipe devient plus fragile. Comme on attaque moins la profondeur à travers nos attaquants, on leur donne moins à manger et nos pistons, nos relayeurs se sentent obligés de participer beaucoup plus dans l'élaboration du jeu, notamment dans la finition.
C'est ce qui fait que l’on s'ouvre et on le paie à travers des transitions. Alors qu'à l'extérieur, je l'explique tout simplement parce que l’on va vers l'efficacité.
Y-a-t-il des aspects spécifiques ou des domaines sur lesquels vous souhaitez travailler sur cette deuxième partie de saison ?
Je pense que par moments, on manque de maturité et de malice. Et cela transparaît particulièrement à domicile, dans des moments où on ne mène que 1-0. On manque de concentration, mais je pense qu'on manque aussi beaucoup de maturité et de malice.
Ce qui fait qu'à partir d'un 1-0 qui pourrait basculer en 2-0, cela devient 1-1. Et ce un partout nous affecte souvent mentalement, car il entame notre confiance, il fragilise le collectif. Un match à 1-0 qui en travaillant un peu plus devrait se transformer en 2-0, ce match se transforme souvent avec une issue négative à cause du manque de concentration, de malice et de maturité
On parle beaucoup de concentration, et je pense que je veux vraiment souligner ce déficit de maturité. Qui fait souvent basculer d'un 1-0 à 1-1, alors qu'avec plus de maturité, cela pourrait certainement basculer à un moment donné à 2-0.
Nous savions que ce groupe était homogène, mais l’est-il pas encore plus que prévu, les promus se sont vites acclimatés, des équipes expérimentées ont un plus peinées et avec ces potentielles 6 descentes ca semble pouvoir aller très vite dans les deux sens ( 6 points d’écart entre le 3ème et le 1er relégable )
Je le disais en début de saison, les équipes qui montent ont un avantage, elles se connaissent, elles sont sur une dynamique. Les joueurs qui la composent ont déjà vécu des choses ensemble contrairement à d'autres équipes, qui ont peut-être plus de qualités individuelles au départ, mais qui n'ont pas cette cohésion, qui n'ont pas ce capital d'avoir vécu quelque chose ensemble.
On voit Aubervilliers qui surperforme, ils viennent de monter de N3 et ils se retrouvent deuxièmes en N2, personne ne les attendait là, c'est la preuve que cette équipe-là, en ayant vécu des expériences ensemble, surperforme.
Tu as Dinan qui est dans la même lignée, avec des joueurs qui se connaissent, qui ont vécu des choses, qui performent peut-être un peu moins qu'Aubervilliers, mais qui performent tout de même. Vire est toujours là !
On savait que tout le monde pouvait exister dans le championnat,comme ces équipes là performent, et que toutes les autres équipes aussi, forcément c'est hyper serré.
On a l’impression que lorsque l’on réalise un bon match on est pas forcément récompensé et lorsque l’on réalise un match moyen ou un mauvais match on est souvent puni
Oui, c'est vrai, mais en plus, quand on réalise un match moyen, on commet des erreurs tellement importantes que l'on est forcément puni. Il y a des erreurs dues au manque de maturité, on est naïf en fait. Il y a des matchs moyens, cela arrive forcément dans la saison. Cependant, si tu parviens à faire preuve de maturité dans ces matchs moyens, tu peux rester compétitif.
Le souci, c'est que nous, lorsque l'on fait des erreurs, nous ne savons pas rester dans le match quand nous sommes moyens, notre naïveté le transforme inévitablement en un mauvais match, et on en paie le prix cash. En revanche, si l'on fait preuve de plus de maturité, le match moyen pourrait éventuellement basculer vers quelque chose de positif à un moment donné.
À plusieurs reprises dans ce début de saison, je pense à Saint-Brieuc, Dinan, Chambly, nous gâchons tout sur un moment de faiblesse, une perte de belle, un corner etc… à un moment clé du match nous faisons preuve d'immaturité qui fait que nous ne gagnons pas. Et cela se répète très souvent et nous fragilise en fait, et cela donne l'impression que nous ne sommes pas bons alors que contre Chambly par exemple on fait un très bon match notamment en première période.
Nous sommes à seulement 5 points du podium et 9 points du leader mais 4 points du premier non relégable, Quels sont les objectifs pour la seconde partie de saison ?
Nous avons deux visages, le seul moyen d'ambitionner quelque chose c'est qu'à domicile, il faut qu'on arrive à trouver la clé sinon cela ne changera pas. Après j'ai envie de dire qu'on peut tout envisager, en fait. Si on améliore pas ce côté immature, on se retrouvera dans la situation dans laquelle on est aujourd'hui.
Si on arrive à trouver la clé à domicile, qui passe par certainement gagner en maturité, forcément, on peut ambitionner quelque chose de très intéressant en deuxième partie de saison, puisqu'il faut se servir de nos erreurs. Et inversement, si on n'arrive pas à améliorer ça, on se retrouvera forcément sur des moments de fragilité.
Quand t'as des moments de fragilité, tu ne sais pas où ça peut s'arrêter. Donc on peut aussi être mêlé à la lutte pour le maintien. Donc à nous de faire le nécessaire pour ne pas se retrouver dans une situation fragile, que ce soit dans un moment de match, ou sur la durée de la saison.
On peut se retrouver n'importe où, puisqu'on joue contre des bonnes équipes tous les week-ends.
Moi, je reste confiant, je reste persuadé qu'on a une marge de progression. Ça fait peut-être partie aussi de l'effectif qui a encore bougé, malgré tout, cet été. Si on a beaucoup plus de garanties que les années précédentes, on est dans un processus de progression. Je pense que ça fait aussi partie de notre progression d'arriver à franchir ce cap de maturité. Une fois qu'on aura franchi ce cap de maturité, vraiment je suis extrêmement positif. Ça fait partie de l'étape du club.
Il faut qu'on arrive à amener tout le monde dans un processus de maturité, de travail, d'efficacité. La progression de l'US Saint-Malo passera par là. Il faut qu'on arrive à franchir ce palier. C'est vrai pour cette saison, mais c'est vrai pour, à un moment donné, ambitionner quelque chose en haut de tableau. Le foot, c'est la régularité.
Et pour le moment, ce sont des choses qu'on ne maîtrise pas bien. Et quand on ne maîtrise pas bien la voie, on ne pourra pas ambitionner le très haut de tableau. Si on gagne en maturité, on gagnera en concentration, on gagnera en tout. On gagnera en efficacité et en remise en question, etc. Il faut que l'on arrive à amener tout le monde, tout l'effectif. Je pense que l’on a beaucoup de joueurs qui ont ces bagages là d’'autres qui l'ont moins. Et il faut que ceux qui l'ont, ils amènent les autres dans le bon sens. Et si on arrive à faire ça, on arrivera à un moment donné à performer et à jouer. Donc où on sera, cela dépendra de notre degré de maturité.